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Parti pour la fête du mimosa à Saint-Trojan-les-Bains, nous nous arrêtons à Brouage, mais le temps maussade du lendemain nous fait quitter précipitamment cette citée, il faudra y revenir dans deux ou trois jours.
Nous sommes maintenant stoppés par la Charente à Port-des-Barques, ici elle n'est plus tout à fait elle même. En un ultime méandre, elle vient d'offrir un abri à Rochefort et hésite désormais entre rivière et océan.
Pas moyen d’aller plus loin… Mais si, à marée basse, la passe aux bœufs donne accès à l’Ile Madame. Ne nous privons pas, surtout que le soleil à fait son apparition et que la passe est dégagée.
Juste le temps de croiser une compagnie de perdrix rouges, et la petite île est déjà traversée. Quelques jolis carrelets s‘avancent sur la mer. Ces espèces de grands mille-pattes avec leurs drôles d’antennes et leurs grands mandibules, tendent un piège redoutable au menu fretin venu chercher pitance dans le ressac à marée haute.
Cette île minuscule n’est pas encore le bout du monde, car le plateau des palles qui se découvre à marée basse lui fait suite. Il est lui aussi accessible par un passage submersible, il est encore trop tôt et il nous faut patienter. La mer se retire très lentement, puis, à un certain moment, la traversée me semble possible, je m’enhardis à pas comptés et mesurés à hauteur de mes bottes et me voilà de l’autre coté du flot. Françoise rassurée en fait de même, à nous les grands espaces et le ramassage des coquillages.
Les huîtres ne manquent pas, mais serrées les unes contre les autres, elles sont de petite taille. Je décide donc de les bouder et d’aller me balader aussi loin que me le permettra la marée, tout en ramassant des bigorneaux qui foisonnent.
Françoise a le privilège d’assister à un bel envol de bernaches cravants
Pour fort Boyard, c’est droit devant, pour fort Enet c'est à droite.
Tout à ma contemplation, je ne m’étais pas rendu compte que certaines huîtres isolées sur les rochers étaient de taille plus convenable, de plus elles se détachent assez facilement, c’est le moment de remplir mon panier (bon d’accord ma poche) Il arrive parfois qu’elles se cassent lors du décrochage, dans ce cas elles n’iront pas plus loin.
Ces grands espaces me procurent toujours ce même sentiment de quiétude et de sérénité, mais pour plus de tanquilité, nous préférons prendre un peu d’avance sur la marée et regagner l’île Madame.
La perspective d’une longue attente frigorifiante sur le refuge à regarder onduler la houle, n’est pas très réjouissante. Il est bien plus amusant d’aller photographier les bernaches cravants qui recherchent leur nourriture sur la grève
Ce soir il y aura des bigorneaux et des huîtres au menu. Après avoir passé les bigorneaux à l’eau bouillante, ils seront "décoquillés" puis étalés sur une tranche de pain tartinée de beurre salé, c’est délicieux mais long entre deux tartines. L’avantage, c’est que ça favorise la conversation et ça occupe les longues soirées de camping-car. Pour les huîtres, un verre de muscadet suffira.
Après cette virée à l'île Madame, retournons à Brouage.
Marc Février 2010
La côte atlantique, surtout la Vendée et la Charente Maritime viennent d'être dramatiquement et lourdement touchées par la tempête Xynthia. J'apprécie ces régions pour mes loisirs et j'exprime ici toute ma sympathie et ma compassion envers toutes les victimes de cette douloureuse catastrophe.