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  • : Le blog de Marc Carrère
  • : Récits et photos de voyages et balades en Camping-Car en france ou à l'étranger.
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  • Marc Carrère
  • Marié à Françoise. 2 Filles
 Corinne et Laurence.
 4 Petits enfants
 Maëlle, Tristan, Arnaud, Enora.
 Retraité.
 Camping-Cariste depuis 2005.
  • Marié à Françoise. 2 Filles Corinne et Laurence. 4 Petits enfants Maëlle, Tristan, Arnaud, Enora. Retraité. Camping-Cariste depuis 2005.

     Le monde n'appartient pas à celui qui le possède, mais à celui qui le contemple.

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 14:40

 

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          Raconter un passé de près de quarante années n'est pas facile. Mais cela me fait tellement plaisir de faire un petit montage sur ce qui a été une des  périodes les plus riantes de ma vie, que je ne resiste pas à aborder la difficulté. 

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          Ce passé m’est récemment remonté à la mémoire. J’ai recherché des traces de cette formation  sur la toile, je suis tombé sur « copains d’avant » je me suis inscrit et j’ai eu deux contacts, malheureusement, l’un avait quitté cette musique quelques mois avant mon arrivée, l’autre l’avait rejointe peu après mon départ. Jean Luc a même eu la gentillesse de me joindre par téléphone, bien que nous ne nous connaissions pas, nous avons longuement évoqué des souvenirs qui nous étaient bizarrement communs. Il m’a aussi communiqué les coordonnées du tambour major. D’un département limitrophe du mien, cela m’a permis de lui rendre une petite visite riche d’émotions et d’anecdotes.

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          Cette musique, basée à Pau dans les Pyrénées Atlantiques, était constituée d’environ soixante dix à quatre vingt  exécutants, pratiquement tous militaires appelés sous les drapeaux et seulement quatre engagés pour assurer l’encadrement. Un chef de musique pour diriger l’ensemble, bien que beaucoup plus mélomane que militaire, il nous menait à la baguette. Un adjudant-chef et tambour-major (tonton) emblématique figure de prou, il nous tenait d’une main de fer qui dissimulait mal sa bonhomie. Un sergent-chef trompettiste et copain à l’occasion qui assurait de temps à autre, le remplacement du tambour-major. Et un sergent saxophoniste chargé du recrutement des musiciens. La tâche du sergent recruteur n’était pas simple, tous les deux mois il lui fallait faire le tour de la division, étendu sur tout le Sud-Ouest de la France,  à la recherche de nouveaux musiciens. Sur douze mois d’armée, les deux premiers étaient consacré aux classes, il n’en restait plus que dix pour la musique. Donc, tous les deux mois, six à huit appelés nous quittaient et autant nous rejoignaient pour compléter les manques dans les pupitres.

 

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Nous étions hébergés, au camp d’Idron, par le 1er RCP, 1er Régiment de Chasseurs Parachutiste que nous avions renommé, 1er Régiment de Clarinettes et Pipeaux. Trois cabanes Filliod nous étaient affectées.

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Nos journées ordinaires commençaient par l’inévitable rapport, suivi par une heure de «filage de son» histoire de se faire les lèvres (je ne sais pas comment s’occupait les tambours, peut-être faisaient-ils des mouvements de poignets). Puis, Après un café, deux heures de répétition générale nous permettaient les indispensables mises au point. Le repas de midi avalé, chaque pupitre allait répéter dans son coin, avec mon tuba j’appartenais à celui des basses, la place ne manquait pas au milieu des champs de maïs. Si le temps ne le permettait pas, nous répétions dans les chambres, baptisées du nom d'un compositeur, la mienne s'appelait Saint-Saëns. Il y avait bien sur les petits travaux d’entretient, d’aménagement, les corvées et même parfois un peu de jardinage autour des cabanes. En fin d’après midi, les gradés rejoignaient leurs domiciles, ce qui nous permettait de nous rendre à Pau, parfois avec une permission et plus généralement en passant par le « trou » de toute façon lorsque nous rentrions, la permission était devenue obsolète.

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          Deux ou trois fois par semaines, cet emploi du temps réglé comme du papier à musique était bousculé par les nombreuses manifestations où nous avions à nous produire. Cela pouvait aller de l’inauguration d’un boulevard palois aux festivals de musiques. En passant par les fêtes patronales des différents régiments de la division, les Saint-Michel communes à tous, en un an j’ai du en fêter trois ou quatre, les réceptions au « hameau » PC de la division, tout proche de notre camp. Et, pratiquement tous les dimanches, une journée commémorative dans une localité du Sud-Ouest. Elle commençait par la messe, suivi de la cérémonie au monument aux morts, puis d’un défilé, avant d’animer le vin d’honneur auquel nous étions conviés. Les repas améliorés, les méchouis et les  banquets n’étaient pas rares non plus.

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Pour assurer ces prestations, un répertoire diversifié nous était nécessaire. A commencer par la Marseillaise à connaître par-cœur, et à ne jouer qu'avec la partition, les couacs n’étaient pas les bienvenus. Les marches militaires revenaient fréquemment avec, parmi bien d’autres, Les Dragons de Noailles, Go la 25, Auprès de ma blonde et sa copine La Madelon. Pour les messes, la musique classique s’imposait, je me souviens du Canon double de Pachelbel, de l’adagio d’Albinoni, ou encore de l’Aria de Bach. La variété était présente dans les concert, L’Amérique de Joe Dassin était devenue Yellow River, et le Yellow-submarine des Beatles avait été repeint en Sous-marin vert, Saint Preux venait d’écrire son Concerto pour une voix, il se trouvait lui aussi parmi nos cartons. Nous jouions également, le Pont de la rivière Kwai, je devrais plutôt dire nous sifflions. Enfin, pas pour moi, car on m’avait demandé d’assurer l’accompagnement avec le tuba. Les hymnes étrangers nous donnaient pas mal de fil à retordre, pour le coup, après la première lecture ils nous semblaient vraiment, étrange. Après un nouveau déchiffrage et relecture, il fallait bien se rendre à l’évidence. Nous les servions donc ainsi, aucune délégation étrangère ne nous a jamais fait aucun reproche, peut-être n’avaient-elle pas osé. 

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         Généralement, le public nous réservait un très bon accueil. Une des plus belles images qui me reste en mémoire, est sans doute celle de ces femmes âgées, des chaussures au foulard toute de noir vêtues, qui, après le festival de musique folklorique d’Oloron Sainte-Marie, nous faisait au revoir en agitant un mouchoir blanc au bout de leurs mains qui avaient sans doute beaucoup donné. IL est vrai que pratiquer la musique à temps complet ne pouvait que nous améliorer. De plus certains de mes camarades étaient possesseur d’un prix de conservatoire. Cela n’était pas mon cas, ma formation musicale s’était arrêtée aux portes du cours supérieur, elle m’était tout de même suffisante pour être responsable de pupitre. Lors des défilés, chaque grande place était mise à profit pour effectuer une figure, grand moulin, colimaçon…

 

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          Certains musiciens possédaient leurs propres instruments, je me souviens notamment d’un basson et d’un clavier électrique (un des premiers que je voyais). Ils nous rendaient d’énormes services en concert, mais inappropriés pour les défilés, leurs propriétaires se chargeaient alors, de la grosse caisse et des cymbales.

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            Vers la fin de mon service, devenu l’un des deux plus anciens du pupitre, il avait fallu que je me glisse dans l’hélicon. C’était amusant de fermer la marche, avec, comme disaient les enfants, la grosse trompette. Les parents me sollicitaient souvent pour photographier leurs bambins à mes cotés.

 

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De temps à autre, on nous proposait quelques places dans un avion pour aller sauter, il nous suffisait de nous inscrire. Bien sur que l’on avait un peu peur, mais l’exaltation de cette petite aventure prenait le dessus. Le chef de musique était le plus inquiet, non breveté para, il n’appréciait pas cette activité et craignait que l’on se casse une cheville, ce qui nous aurait rendu indisponible pour les prochains défilés. IL est vrai que sous la coupole d’un parachute, on est jamais à l’abri d’un pépin… Curieusement, le saut qui me laisse le meilleur souvenir, est celui que j’ai effectué de nuit. Il me semble l’avoir vécu en totale sérénité, que ce soit dans sa préparation ou dans sa réalisation. Dès la sortie de l’avion, passé la sensation d’arrachement consécutive à l’ouverture du parachute, je me sentais bien. L’habituelle impression de silence était encore plus forte, le vent paraissait nul, aucune odeur n’était ressentie. Brusquement, une voix assez proche a troublé le silence « ça va Lulu » une réponse plus lointaine est sortie d’une gorge irritée « vois rien en dessous » Effectivement, sous nos pieds inutiles, c’était noir. Au loin les lumières de Pau et celles de la raffinerie de Lacq étaient bien visibles, même les Pyrénées au Sud étaient nettement distinctes. Le silence était revenu et j’avais l’impression de m’enfoncer dans une matière fluide et homogène, douce et soyeuse. Tout d’un coup, j’ai senti que le sol était proche, peut-être une odeur, ou bien les lumières qui avaient disparues, sans doute masquées par un rideau d’arbres. Je prends la position d’atterrissage, jambes serrées, légèrement fléchies, comme le dos, les coudes contre le corps, le menton sur la poitrine et la tête bien enfoncée entre les épaules. Je n’ai rien oublié, un peu crispé mais prêt. Quelques secondes passent, rien, je me relâche. Vlan ! me voilà lamentablement étalé au sol et la voile s’affale à mes cotés. Je me relève, pas de casse, je brasse mon parachute et je cours pour dégager la zone de saut, vers les bâtiments ou les lumières viennent de se rallumer. Je suis prêt à recommencer, mais cela n’est pas possible.

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Contrairement à beaucoup de mes camarades qui venaient de l’autre bout de la France, Bretagne, Nord, Alsace, Savoie… mon domicile n’était situé qu’à une quarantaine de kilomètres. Ceci me permettait à chaque permission, pratiquement tous les lundis, de retrouver Françoise qui se libérait pour l’occasion. Nous étions très heureux, mais dans l’insouciance de nos vingt ans, je ne sais si nous nous en rendions vraiment compte.


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Cela se passait pendant les années 1970/71, la quille tant attendue est pourtant bien vite arrivée. La vie active me tendait les bras, tout comme Françoise, pour écrire une autre histoire.



                                                                                                                                              Marc Décembre2009

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commentaires

I
salut marc.site merveilleux me rappelant ces souvenirs des années 69-70 à la musique de la 11ème division de PAU. J'ai rendu visite à notre cher "tonton" avec le jean- luc que vous avez cité dans votre récit. Ce sont à peu près les mêmes aventures que nous avons vécu.Merci.
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M
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L
Marc tellement de souvenirs lors de notre passage à la musique un peu de nostalgie en voyant les copains,la roue a tourné mais on n'oublie jamais cette période.Tu as très bien résumé ces moments c'est beau la jeunesse l'insouciance mais on s'est bien marré! A bientot AMITIE.
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B
<br /> enfin je peut me rememoré les mèmes joies de la musique de la 11 dp,73/12, j avais aussi l adjudant jeanjean,le capitaine facse,le caporale chef vezier.<br /> pourrais ton un jour remonté le temps ne seresse que quelque jours pour revivre ces instant que que mème obligatoire l armé nous a donné,respect et merci de se petit retour en arrière.<br /> bernard<br /> <br /> <br />
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G
<br /> bonjour monsieur je suis le fils de gaudoin christian qui a egalement fait ses classe a la 11eme division tout comme vous je voulais juste savoir si vous l'avez connu ?? je suis a la recherche de<br /> photo de cette epoque merci par avance de votre reponse cordialement . sylvain gaudoin .<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Bonjour Sylvain Gaudoin. Je suis désolé de ne pouvoir satisfaire à votre requête, mais le nom de Christian Gaudoin ne m'évoque aucun souvenirs. Toutefois, je vous<br /> souhaite du courage et une issue favorable dans votre recherche.<br /> <br /> <br /> <br />